Avant la reprise du procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé/ Bensouda: «Voici ce qui m’intéresse»
«Le gens peuvent dire ce qu’ils veulent»
Elle parle de Me Altit et ses collègue
Ouvert le 28 janvier 2016, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé connaît une pause jusqu’au 7 mars prochain.
La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a mis cet arrêt à profit pour expliquer le sens de ses actions dans l’affaire le Procureur c. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé et aussi répondre à certaines critiques de présidents africains à l’encontre de la Cpi. Selon le site ”seneweb”, l’avocate gambienne était l’invitée surprise du ”Monde Afrique” lors de la conférence-débat sur les ”les femmes, l’avenir africain”, tenue mardi 22 janvier dernier, au musée du quai Branly à Paris. C’est la première fois qu’elle s’exprimait en public, après le 29 janvier, deuxième jour du procès, où, pour des rendez-vous ”contraignants”, elle avait demandé à s’absenter. Parlant du procès de l’ex-président ivoirien et de l’ancien patron des jeunes patriotes, la femme de droit soutient que malgré les critiques, elle a la conscience tranquille. «Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais j’ai la conscience tranquille, car tout je que fais repose uniquement sur le droit. Je fais ce que j’ai à faire. Je n’écoute pas les politiques. Je n’écoute pas ce que disent les partisans. Tout cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est les pièces, les preuves que j’ai réunies et remis au juge», affirme-t-elle mettant, par la suite, en exergue les travaux des conseils des deux prévenus. «Pendant ce temps, la Défense ne croise pas les bras en me regardant faire, mais elle aussi réunit ses preuves. Les victimes aussi réunissent leurs preuves. Mais, comme vous le savez, un procureur est toujours tristement célèbre. Que ce soit au niveau national ou international, il est toujours critiqué, moqué. Mais, je tiens à dire que cela ne me décourage pas. Je vais donc continuer à faire mon travail», assure-t-elle. Concernant les commentaires peux élogieux à l’encontre de la Cpi, la procureure a exprimé son désaccord. Elle affirme que la Cpi est là uniquement pour rendre justice aux victimes qui sont bel et bien des Africains. Raison pour laquelle elle pense que se retirer de la Cpi serait une régression, pis un retour en arrière. Pour Fatou Bensouda, les Africains ne doivent pas dévaloriser le travail qu’ils ont eu à apporter dans l’avènement et la vie de la Cpi. Si la Cpi prend en charge beaucoup d’affaires du continent africain, explique-t-elle, c’est parce que ce sont les Africains eux-mêmes qui lui transmettent le dossier pour qu’elle enquête et juge l’affaire. Elle en veut pour preuve les affaires dans plusieurs pays. «L’Ouganda est le premier pays à transmettre un dossier à la Cpi. Ensuite il y a eu la Rdc, puis la République centrafricaine par deux fois, et la Côte d’Ivoire. Et d’ailleurs, pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire, ce pays ne faisait même pas partie des Etats partis quand elle a demandé à la Cpi de s’occuper de son dossier. C’est après avoir fait leur déclaration pour que la Cpi vienne l’aider, que la Côte d’Ivoire a ratifié les statuts de Rome », informe-t-elle révélant que « le Mali est le dernier pays à appeler la Cpi à l’aide ».
Cyrille DJEDJED