Personne d’autre, à part lui le sergent Ouattara Kasin, n’a le droit de poser les mains sur sa dulcinée. Pour n’avoir pas compris cela, son collègue Koné Souleymane l’a payé de sa vie.
Les faits criminels qui secouent encore Daloa, se sont produits le samedi 13 février 2016, au camp militaire du 2è bataillon de la ville. Retour sur un drame qui pourrait décourager, dans leurs pérégrinations, tous ceux qu’on appelle de façon vulgaire, « chercheurs de femmes des gens ». En effet, nos sources expliquent que cela fait déjà un bon moment, que le sergent Ouattara Kasin soupçonne son frère d’arme, Koné Souleymane, d’entretenir des relations sexuelles avec sa petite amie à qui on va attribuer le prénom Fatou. Une jeune fille qu’il aime follement et qu’il entendait épouser dans les tout prochains jours. Et cela, il ne peut l’admettre. Ce qu’il va d’ailleurs signifier, de façon virulente, à celui qu’il accuse désormais, d’être son rival. En définitive, le scénario qu’on craignait va se dessiner. De fait, par anticipation à la célébration de la Saint-Valentin, ce samedi-là, Ouattara Kasin se rend au domicile de sa fiancée. Ce jour dédié aux amoureux, il veut le passer aux bras de sa dulcinée. Mais-là, on lui signifie que Fatou s’est rendue à la caserne au 2ème bataillon. Pour lui, pas de doute, elle est bien allé le rejoindre. Il rebrousse alors chemin. Mais une fois chez lui, point de trace de sa fiancée. Il tente de la joindre sur son téléphone-portable. Et là, c’est le rageant refrain qu’il entend. A savoir, « votre correspondant ne peut être joint ! ». L’appareil est fermé. Ouattara Kasin est fou de colère. Il est alors convaincu que Fatou est bien chez Koné Souleymane qui, en ce moment même, est en train de profiter de ses charmes. Et pendant ce temps, lui est confiné dans la honteuse posture de cocu. Non, il n’en est pas question. Aux alentours de 1h du matin, il déserte son poste de garde. Et arme au poing, il fonce chez Koné Souleymane qui, lui également, habite le même camp militaire. Sur les lieux, il défonce la porte de son collègue qu’il trouve endormi et tout seul. Mais pour Ouattara, cela ne signifie rien du tout. Il reste certain que sa fiancée et Koné ont fini leurs galipettes et elle est rentrée. Et son collègue, épuisé justement par la partie de jambes en l’air, pionce du sommeil des justes. Et lorsque Koné sort de façon brutale de sommeil à la suite du casse de sa porte, Ouattara Kasin ne lui donne aucune occasion de comprendre ce qu’il se passe. Il lui explose quasiment la tête de deux balles. Les bruits des coups de feu attirent l’attention de tous les autres pensionnaires du camp. Chacun veut savoir ce qu’il se passe. C’est alors que de nombreux militaires voient arriver de chez le sergent Koné Souleymane, le sergent Ouattara Kasin. Il a sa kalachnikov et a l’air mauvais. Ils le neutralisent immédiatement, le désarment et le conduisent à leur poste. Interrogé sur sa désertion de son poste et l’origine des coups de feu, Ouattara passe tranquillement aux aveux. Il explique qu’il vient d’abattre leur collègue Koné Souleymane qu’il accuse de coucher avec sa fiancée. Sur la base de ses aveux, c’est tout naturellement qu’il est mis aux arrêts, après le constat. Il va être jugé pour homicide volontaire.
Il gâche ainsi sa carrière et endeuille toute une famille. Pour une affaire de femme.
Julien LENOIR (Correspondant régional)
linfodrome.com,