C’est ce qu’on appelle donner le bâton à son adversaire pour se faire battre. A peine élu, avant même d’avoir l’effectivité de l’exercice du pouvoir, Adama Barrow à l’outrecuidance de déclarer que les Droits de l’homme seront respectés.
Pis, il menace de poursuivre et de traduire devant la CPI, Yaya Jammey qui en tient tous les leviers. Une grosse erreur politique qui risque de lui coûter très cher.
Car face aux menaces de poursuites judiciaires qui pèsent sur lui, celui qui dirige la Gambie de main de maître depuis 22 ans, fera tout pour s’accrocher au pouvoir et y mourir s’il le faut.
La voie de l’incertitude est ainsi ouverte pour la Gambie.
Il y a moins d’une semaine, Adama Barrow sortait victorieux de l’élection présidentielle gambienne. Yahya Jammeh le président sortant a reconnu sa défaite. Il a même appelé le candidat vainqueur pour le féliciter. Un acte largement salué par la communauté internationale qui a par ailleurs félicité le peuple gambien pour cette avancée démocratique.
A la question de savoir ce que Adama Barrow va considérer comme priorité, le président nouvellement élu a laissé entendre aux médias locaux que ce sera la mise en place d’un audit sur la présidence de son prédécesseur. Une réponse qui laisse entrevoir l’immaturité politique de l’homme.
D’après Mammah Kandeh, le candidat malheureux qui a occupé la troisième position lors du récent scrutin, Adama Barrow est passé à côté de la priorité du moment lorsqu’il a fait cette annonce.
« C’est encore prématuré de menacer d’auditer la gestion du Président Yaya Jammeh alors qu’il n’a pas encore pris fonction. C’est la première erreur qu’il a commise alors qu’ils sont nombreux les militants et responsables du parti de Jammeh qui ont voté en faveur de la coalition. » a-t-il souligné.
Toujours d’après Mammah Kandeh, la deuxième erreur qu’Adama Barrow a commis c’est d’avoir déclaré qu’il compte se passer des services des membres de l’administration Jammeh. Pourtant il aura besoin de ces derniers au moins pour le processus transitoire.
« Lorsqu’un Président nouvellement élu dit qu’il ne travaillera pas avec tous ceux qui ont travaillé avec le Président sortant Yaya Jammeh, alors tu ne sauras pas par où commencer, fait remarquer le candidat malheureux à la présidentielle gambienne. Après le coup d’État de 1994, si le Président Jammeh avait dit qu’il ne gouvernerait pas avec ceux qui ont accompagné Daouda Diawara, qui a dirigé le pays pendant trente ans, je me demande avec qui il allait travailler. » a-t-il indiqué.
Mamamh Kandeh a conclu en interpellant Adama Barrow sur le fait que la priorité de l’heure c’est « d’unifier le peuple gambien, améliorer la Constitution, ouvrir la porte aux investisseurs, raffermir les relations entre le Sénégal et la Gambie et s’ouvrir au monde ».
BY BOREL
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